Au début de janvier 1998, une pluie verglaçante est tombée sur l’est de l’Ontario, le Québec et les provinces maritimes. Au Québec, la tempête dura 5 longs jours, du 5 au 9 janvier. Cette accumulation de glace a fait des dégâts considérables et a, notamment, entraîné d’importantes pannes d’électricité; les installations électriques ayant été fortement abimées par la glace et, surtout, par son poids.
C’est entre Saint-Hyacinthe, Farnham et Saint-Jean-sur-Richelieu, secteur surnommé le triangle noir de la tempête, que les précipitations de pluie verglaçante ont été les plus importantes avec près de 100 mm de précipitations durant la tempête. Situé à proximité de ce secteur, les habitants de Brossard ont aussi été durement touchés.
Le blackout du vendredi 9 janvier en a d’ailleurs probablement marqué plus d’un. Le nombre de pannes d’électricité était d’une telle importance que certains centres d’hébergement ont dû être déménagés plusieurs fois afin de pouvoir abriter les gens dans un lieu chauffé et éclairé. Le chiffre 13 est le nombre de jours que certains résidents de Brossard ont dû attendre avant que leur demeure soit réalimentée en électricité.
Les coupures d’électricité occasionnées par la tempête ont aussi eu des répercussions plus dramatiques : des incendies se sont déclarés dans une dizaine de résidences et une dame de 88 ans est décédée par hypothermie.
Malgré ces conditions difficiles, près de deux cents Brossardois se sont joints aux bénévoles de la Croix Rouge section Brossard pour aider au bon fonctionnement des centres d’hébergement et à fournir le service d’aide aux sinistrés. Le quotidien de tous a été, sans conteste, chamboulé; des produits hygiéniques, des repas, du bois de chauffage, etc. devaient être distribués pour répondre aux besoins de base de la population. D’autres aides ont aussi été fournies après la crise pour aider les citoyens à retrouver une vie normale plus rapidement. La députée de La Pinière de l’époque, Mme Fatima Houda-Pepin, a notamment octroyé une subvention additionnelle de 3 000 $ aux comités d’entraide de Brossard pour du dépannage alimentaire. Un programme d’aide financière à la remise en état des équipements municipaux endommagés par le verglas de janvier 1998 a aussi été mis sur pied par le gouvernement provincial.
Les répercussions de la crise se sont faites sentir pendant plusieurs mois. Par exemple, les fondeurs fréquentant le centre de plein air ont skiés dans un boisé où les dégâts laissés par le verglas étaient encore visibles même un an après. De nombreux travaux d’arboriculture ont été nécessaires pour rendre les parcs de Brossard de nouveau sécuritaires et accueillants. Pour y parvenir, la Ville a pu compter sur une aide financière de 836 040$ pour la restauration de sa forêt urbaine versée par le ministre des Affaires municipales de l’époque.
La crise du verglas a affecté de manière bien singulière chacun des habitants de Brossard. Et vous, quels souvenirs en gardez-vous ? De quelle manière l’avez-vous vécu ? Partagez vos photos et vos souvenirs avec la Bibliothèque de Brossard Georgette-Lepage pour témoigner de ce moment de notre histoire et enrichir la collection Brossardana.
Références :
« 50 millions $ pour se refaire une beauté », Brossard Éclair, 22 décembre 1998, p. 22
Eric Pier Sperandio. L’enfer de glace : la tempête de verglas du siècle au jour le jour. Montréal : Trustar. 1998. 153 p.
Mark Abley. Le grand verglas : récit en images de la tempête de janvier 1998. Montréal : Livres Toundra. 1998. 192 p.
Maxime Chagnon. « La tempête de verglas à Brossard : Enfin ! », Brossard Éclair, 22 janvier 1998, p. 3
Maxime Gagnon. « Du verglas et des dégâts : Une tempête sans précédent plonge Brossard dans le noir », Brossard Éclair, 13 janvier 1998, p. 6
Pierre Loiselle. « Le ski de fond aura un décor de verglas : mais les sentiers du centre de plein air seront opérationnels », Brossard Éclair, 17 novembre 1998, p. 27-28
« Tempête de verglas : La député de La Pinière octroie une aide additionnelle de 3 000 aux comités d’entraide de Brossard », Brossard Éclair, 17 février 1998, p. 26
A. Lelièvre Mathieu / Bibliothèque de Brossard Georgette-Lepage