Alice, 17 ans, est la petite-fille d’Althea Prosperine, l’auteure d’un recueil de contes de fées macabres et ténébreux, dont il ne reste étrangement que de rares exemplaires. Des exemplaires que des illuminés s’arrachent et étudient vigoureusement dans l’espoir de percer ses secrets, convaincus qu’ils sont inspirés d’un lieu réel où leur créatrice aurait mystérieusement disparu pendant trois ans avant de s’établir à Hazel Wood, l’immense propriété coupée du monde où elle vit désormais en recluse. Alice n’a jamais connu son aïeule, dont Ella, sa mère, l’a toujours tenue mystérieusement éloignée en lui imposant une vie de nomade qui les a conduites aux quatre coins des États-Unis. Lorsqu’on leur annonce le décès d’Althea, Ella s’autorise enfin à mettre un terme à leur cavale et s’installe avec son nouvel amoureux dans un riche quartier new-yorkais, où elle ne tarde pas à être kidnappée par d’étranges ravisseurs, qui laissent derrière eux une puissante odeur de pourriture végétale, de même qu’une page des fameux «Contes de l’Hinterland». Alice s’allie alors à Finch, un adepte de l’oeuvre de sa grand-mère, et se lance à la recherche d’Hazel Wood, convaincue que c’est dans cet endroit mythique (qui n’est référencé sur une aucune carte, mais qui se trouverait, selon la rumeur, au nord de New York) qu’elle trouvera des réponses à ses questions. S’amorce une quête mouvementée au cours de laquelle la mort et des individus tous plus étranges les uns que les autres semblent rôder sans cesse autour de l’héroïne, que de nombreuses révélations attendent quant à sa propre identité… [SDM]
Un roman sombre, complexe et intrigant, qui balade le lecteur aux frontières du réel et de l’imaginaire, entre un cadre américain très contemporain et un univers de contes angoissant et suffocant, voire même horrifique, où de terribles crimes sont commis et où la justice ne triomphe pas. C’est à tâtons que l’on avance d’abord dans ce récit à la structure éclatée, où les souvenirs d’Alice et les contes enchâssés nourrissent l’intrigue aussi bien ficelée que la personnalité de l’héroïne aux multiples facettes. Une oeuvre originale et inventive, donc, qui s’inscrit quelque part entre les plus glaçants contes des frères Grimm, «Coeur d’encre» de Cornelia Funke et les réalisations décalées de Tim Burton. À compter de 14 ans. [SDM]